Shinzo Abe

Depuis quelque temps, beaucoup de citoyens semblent touchés par la «
récente » et néanmoins controversée nomination de Shinzo Abe comme «
Premier ministre » du gouvernement japonais.

En effet, depuis le 26/07/06, le président du Parti Libéral Démocrate a été appelé à prendre les rennes du gouvernement nippon.
Beaucoup de boucliers se lèvent quand on parle de M. Abe, et
généralement à cause du passé politique et des prises de position de sa
famille durant la seconde guerre mondiale. Pourtant beaucoup de
citoyens restent peu informés sur cette famille d’exception politique.
La famille Abe a toujours eu un poids politique certains et une
réputation conséquente au Japon. Réputation qui reste aussi gravée dans
les mémoires pour sa controverse.
Dans l’arbre généalogique de la famille Abe, on trouve en effet, le
très célèbre Yosuke Matsuoka, Ministre des Affaires étrangères du Japon
Impérial de 1940 à 1941 : c’est lui qui fit retirer le Japon de la
Société des Nations en 1933 et qui signe l’engagement du Japon dans le
Pacte tripartite le 27 septembre 1940 (NB : le pacte tripartite est le
pacte officialisant l’existence de « l’Axe »).

Le grand-père maternel d’Abe, Nobusuke Kishi, fut premier ministre de
1957 à 1960 puis ministre au cabinet de guerre du général Tojo.
Emprisonné durant trois ans par les Américains comme suspect de crime
de guerre de classe A de 1945 à 1948 à cause de son affiliation à la
mise en place de la politique du Mandchoukouo, il sera acquitté et
libéré. Dans les années 60, il met en place le très controversé «
renouvellement du traité de sécurité nippo-américain » signé lorsque le
Japon recouvrit son indépendance en 1951.

Le père d’Abe, Shintarō Abe, fut quant à lui, ministre des Affaires
étrangères et secrétaire général du PLD (qui rappelons-le, est le parti
quasiment toujours au pouvoir depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale).

Le petit Shinzo était donc prédestiné à une splendide carrière politique.
Brillant étudiant en sciences politiques de la Faculté de Droit de
l’Université Seikei, il suivra des études en science politique à
l’University of Southern California avant de travailler brièvement pour
l’entreprise de construction métallique Kōbe Steel Ltd.

Sa carrière politique commencera vraiment avec sa nomination en qualité
d’assistant du ministre des Affaires étrangères. Il deviendra par la
suite, assistant personnel du président du Conseil général du PLD puis
assistant personnel du secrétaire général du PLD pour enfin récolter
plus tard les lauriers de la gloire en devenant président du PLD et
finalement premier ministre.


Petit historique politique :

•1993, M. Abe est élu dans le premier district de la préfecture de Yamaguchi (record du nombre de voix dans cette préfecture !)
•1999, directeur de la division des Affaires sociales.
•2000 à 2003, vice-chef de cabinet dans le gouvernement Yoshirō Mori et Jun'ichirō Koizumi puis secrétaire général du PLD.
•2002, il mènera les négociations entre le gouvernement japonais et la
Corée du Nord au sujet d’enlèvements de ressortissants Japonais.
•31 octobre 2005, M. Abe est nommé au poste de porte-parole du gouvernement de Koizumi.
•M. Abe est élu le 20 septembre 2006 à la tête du PLD avec 464 voix sur 703.
•Le 26 septembre 2006, il succède à Jun'ichirō Koizumi au poste de premier ministre.


La politique « Abe », résumé :
Le cheval de bataille de la politique « Abe » consiste à mettre en
avant le concept d'« intérêt national » : projet de création d’une
armée offensive, récriture la Constitution Japonaise, dénoncée comme «
un acte de contrition du vaincu envers les vainqueurs ».
M. Abe revendique « un gouvernement qui aura du muscle ».
La gauche japonaise lui reproche son manque d’expérience et son
administration radicale et le considère comme un extrémiste de droite.


source : parano