[Introduction]
Le Daikagura d’Edo est une représentation composée de musique, de chants, de danse, d’humour populaire et surtout de numéros de jonglage et d’équilibres. C’est une discipline très codifié qui a cependant énormément évolué à travers le temps.
[Des origines à nos jours]
Cet art remonte bien entendu de l’époque d’Edo, une des 14 subdivisions de l’histoire du Japon qui s’est déroulée entre les environs de l’an 1600 et de l’an 1868 sous la domination du shogunat de Tokugawa, une époque caractérisée par l’isolement du Japon face au monde extérieur et un développement foisonnant des traditions du pays.
Le terme « Daikagura », quant à lui, provient de la pratique des « kagura », qui étaient des chants et danses sacrés exécutés par les moines shintoïstes dans les sanctuaires lors de festivals. Il s’agissait d’une sorte de bénédiction. Il leur arrivait aussi d’exécuter cette danse en faisant du porte à porte, toujours pour bénir les gens et en profiter pour recruter de nouveaux disciples. Ils se sont alors rendus compte que les danses comportant des tours d’adresse avaient plus de succès et ont commencé à développer de plus en plus de tours d’équilibres et de jonglage afin d’impressionner le peuple, car les exploits des moines avaient un côté surnaturel, défiant les lois de la gravité. Avec le temps, le Daikagura d’Edo est aussi devenu une discipline artistique pratiquée dans les rues par des saltimbanques. Aujourd’hui, peu de traces subsistent de l’enseignement traditionnel du Daikagura. A vrai dire, trois sources convergentes laissent penser que Kosen Kagami serait bien le dernier grand maître de Daikagura d’Edo, poursuivant une tradition familiale qui remonte dans sa famille à 15 générations. Ses disciples, l’Edo Daikagura Maruichi Senoh troup (ancienne Kosen Kagami troup) est composée tant de jongleurs que de danseurs et musicien et s’efforce de garder toute la majestueusité de cet art dans le plus pur style traditionnel, et un jour, l’un d’eux sera le nouveau maître et, espérons-le, le Daikagura se perpétuera une génération encore au moins. Et avec un peu de chance, Cornec Pierreyues, élève de Kagami originaire d’Angoulème, pourra plus tard concrétiser son rêve et propager l’art du daikagura d’Edo en Europe !
[Description et images]
Comme je le disais, le Daikagura, sous sa forme la plus traditionnelle, est composé de disciplines figées et même de figures codifiées. Malgré cela, le ton se veut très léger. D’ailleurs il est de bon ton pour l’artiste d’agrémenter ses numéros de commentaires distrayants pour faire rire le publique. Parfois, ce rôle est donné à un autre membre de la troupe qui parle et amuse pendant que l’artiste s’exécute. Le Daikagura a quelques points commun avec l’art du cirque de l’école européenne, tel que le jonglage aux massues, mais l’essentiel de ses numéros se compose d’accessoire usuels japonais (théière, chapeaux, ombrelles, boîtes,…) et à vrai dire, même leurs massues sont très différentes des nôtres. Voici un aperçu des disciplines les plus représentatives du daikagura :
- le kotobuki-shishi-mai (danse du lion)
Des danseurs portant un masque à tête de lion dansent énergiquement sur un rythme endiablé afin de chasser les mauvais esprits. Etre mordu par le lion était une bénédiction qui apportait la chance. Certains exécutent la danse seuls avec un simple masque et d’autres accompagnés de un à plusieurs danseur qui font le corps du lion sous un long tissu.
http://video.google.fr/videoplay?docid=2368441665772385294&q=shishimai&total=50&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=2
- le kasa-no-kyoku
Cela consiste à faire pivoter des objets en équilibre sur une ombrelle que l’on fait tourner. L’ombrelle symbolise le futur, comme une sorte de roue de la fortune. D’un point de vue de jongleur, je suis impressionné par la dextérité nécessaire pour l’artiste étant donné qu’il lui est difficile d’apercevoir l’objet qu’il fait tourner !
http://video.google.fr/videoplay?docid=-3958864224985316014&q=daikagura&total=1&start=0&num=10&so=0&type=search&plindex=0
- le hanakagomari-no-kyoku
Le numéro du panier est en quelque sorte le numéro de plus grande distinction. Il devait normalement être exécuté par le grand maître en personne. Kosen Kagami le pratique encore aujourd’hui et l’exécute parfois même au saint de sanctuaires shinto. Bon, du coup, dur dur de trouver une vidéo mais voilà des images :
http://www.edo-daikagura.com/english/ekago.htm
Vous voulez découvrir l’ensemble des disciplines pratiquées (car il y en a beaucoup) ? Alors rendez-vous sur ce lien illustré de nombreuses images.
http://www.edo-daikagura.com/english/perform.htm
[Sources]
http://www.edo-daikagura.com/english/index.htm (site officiel de la Maruichi Senoh Troup)
http://olivier.blaise.book.picturetank.com/___/series/2b69a6ebc9c44df979e1df88cba80c3b/Kosen_Kagami,_Juggler.html
http://web-japan.org/nipponia/nipponia29/fr/living/index.html