En 1869, au début de l'ère Meiji, les étrangers sont présents au Japon
à la demande de l'Empereur pour aider au développement du pays.
Un chef
militaire irlandais, John William Fenton, se rend compte que le pays
n'a aucun hymne national, phénomène bien étrange pour un Européen. Il
demande alors à Iwao Oyama, un officier sous ses ordres de créer cet
hymne manquant et Iwao se mit à la tâche.
Il finit par trouver des
paroles qui lui plaisent. « Kimi Ga Yo », le titre de cet hymne si
controversé, constitue le début des paroles. Il s'agit d'un « Tanka »
ou poème en 31 syllabes, tiré du très connu« Kokinshû », important
recueil de poèmes du Xème siècle, en tant qu'anonyme.
Les anonymes
étaient en fait relativement communs à cette époque et il se peut en
fait très bien que ce soit une personne connue qui ait gardé l'anonymat
pour des raisons de faiblesse de caste sociale. La composition musicale
est beaucoup plus récente et retrouve le nom de Hayashi Hiromori
(1831-1896) comme compositeur, un des plus grands musiciens de la cours
impériale de son temps. L'hymne fut finalisé par l'Allemand Franz
Eckert (1852- 1916) qui était le directeur de l’orchestre de la marine
de 1879 à 1898. Toutes les harmonies de l'hymne sont de ce dernier. En
1910, il contribua d'ailleurs de la même façon à l'écriture de la
musique de l’hymne national coréen.
Voici les paroles:
Kimi gayo wa
Chiyo ni yachiyo ni
Sazare ishi no
Iwao to nari te
Koke no musu made
Puisse le règne de notre Seigneur
Durer 1000 ans pour 8 000 générations
Jusqu'à ce que les pierres
Se changent en roches,
Et se recouvrent de mousse.
L'hymne fut joué devant le jeune Empereur Meiji le 3 Novembre 1880. Il
ne fut pourtant adopté officiellement comme l'hymne du pays qu'en...
1999. Cette décision ne fut pourtant pas sans douleur, que ce soit par
les pays proches du Japon ou au cœur même du pays.
Depuis la fin de la
seconde guerre mondiale, il y a eu critique de l'hymne pour son
association avec le militarisme et le culte virtuel de l'empereur comme
déité, qu'une partie voit comme incompatible avec une société
démocratique.
C'est notamment dans les écoles où le drapeau et l'hymne
national ont été le plus vivement critiqué, mais plus pour leur
obligation d'affichage, violant ainsi d'après certains la constitution
même du Japon que pour le sens direct ou indirect de chacun.
Depuis
2003, 401 professeurs ont été punis pour avoir refusé de participer à
des jeux concernant l'hymne national, mais un seul, un professeur
retraité, monsieur Fujita, a été condamné pour atteinte à la nation.
Junichiro Koizumi, alors premier ministre, avait commenté les faits par
"il est normal de traiter l'hymne national de façon primordiale".
Mais
c'est en Chine et en Corée que le bât blesse. L'hymne est considéré
comme une offense aux morts de ces pays et un appui du régime impérial
meurtrier.
source : parano