La famille japonaise est essentiellement composée du mari, de sa femme et de leurs enfants.
Le mari est théoriquement le chef de famille, bien que son rôle soit singulièrement effacé, au point que l’on a pu dire qu’il n’était qu’un invité chez lui. Son rôle se borne en fait à travailler et à entretenir sa famille.
L’épouse s’occupe des enfants et de tout ce qui concerne la maison. A l’époque de Heian et avant, la femme vivait généralement chez ses parents et recevait son mari chez elle.
A l’époque de Kamakura, le mari étant souvent généralement un guerrier, la femme eut alors un rôle important à jouer, devant s’occuper de la maison (« yashiki ») pendant l’absence de son époux. Mais ces dispositions n’avaient pas cours dans la société paysanne où mari, femme, enfants et souvent grands-parents vivaient et travaillaient ensemble. Il en fut de même dans la société des marchands (« chônin ») de l’époque Edo.
Il y eut donc au Japon au moins deux types de relations mari-femme, l’épouse étant souvent la servante de sa belle-mère, ce qui provoquait parfois des drames. Les relations maritales étaient évidemment différentes selon les catégories sociales : les épouses de familles samurai étaient tenues à un respect très strict de l’étiquette, alors que celles des familles populaires étaient beaucoup plus libres, devant travailler soit pour leur compte soit en aidant leur mari.
Actuellement, les couples se forment de plus en plus souvent par affinités, à la mode occidentale, bien que les relations passionnelles ne soient pas considérées comme valable pour une union heureuse. En fait, les mariages romantiques sont plutôt découragés.
Au sein de la famille japonaise, même moderne, les relations affectives sont verticales ( parents-femme-enfants) alors que les relations horizontales ( mari-femme) sont plus prosaïques. Il arrive même parfois que l’épouse ignore tout de la profession ou du travail de son mari, et dans les couples, on discute rarement des affaires du conjoint, qui rarement se confie. En fait, mari et femme vivent plus le plus souvent ensemble des vies séparées.
En revanche, le sentiment familial envers les parents demeure très fort, reliquat de la vertu confucéenne de piété filiale.
Source :
" Le Japon, dictionnaire et civilisation", L. Frédéric, ed. Robert Laffont